L’ogre
Des regards torves et moqueurs, une lueur de lubricité qui rend notre sens du sérieux tout à fait dérisoire. Diaboliques, diablotins ! Funambules narquois, personnages hirsutes au regard malicieux, le plus souvent dotés d’étranges chapeaux… C’est le sexe convié au carnaval de l’humanité.
Zeppo le hardi ! Picnambaz le fourbe ! Alberto le distrait ! Gepeto le malin ! C’est la dernière farce en œuvre de Pétra Werlé. Un cirque ! Comme on dit « quel cirque » ! A l’image de notre petite place sur cette planète rondouillarde et ventripotente – étranges gnomes, que nous sommes, venus pour la gratouiller ! La titiller ! La manger ! Et cette gesticulation de quéquettes à clochettes, de bistouquettes en goguette, d’équilibristes érotomanes, de souffles-au-cul spirituels, c’est le festin initial ! Le cannibalisme élémentaire où l’homme se dévore lui-même et se rit de se savoir comestible ! Ah, la bonne aubaine ! Et de se savourer la queue ! Et de réclamer un peu plus de chatte, de miches et de bon cul. Humm, quel délice ! Reprenez-en, c’est la fête au bon Dieu qui a, dit-on, de beaux élastiques à ses chaussettes ! Noces anthropophages, apesanteur malicieuse, jeu de suspension, d’équilibre, entre l’homme et son sexe. La terre est une femme pain d’épice, et ce n’est que justice que de vouloir la dévorer tout à fait. Du pain béni.
Jean-François Ferrillon
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