Catalogue – 2002

Galerie Singulière/ Forcalquier
Galerie Béatrice Soulié/ Paris
16,5x24cm
30 pages, dont 21 reproductions couleur (entomologie, procession, le cirque de l’amour).
10 euros port compris


Depuis que Pétra Werlé a entrepris de cultiver les miettes pour triturer des avortons railleurs et complices de la gravité de son projet, elle rêve de panification universelle.

Pétrousquins médusés, emmiellés tout vifs, ils ont valeur sigillaire. Le cri en panne, leur petit souffle gelé prend la mesure du vent qui les vivante. Hiéroglyphes de pacotille, nanissismes affûts de l’attente et du pressentiment, mal nés et sans os, ils sont nos doubles en couveuse, couvés dans les étoiles, car Pétra est sourcière du ciel perdu. Le ciel perdu n’est ni la vie, ni la mort, mais il est un peu là.

Ainsi ramasse-t-elle, « avec d’énorme mains, l’histoire tourmentée du monde, sur la table ronde du monde, tandis que de sa bouche s’envolent les oiseaux en sifflant... (1) »

« Bésicles et lunettes d’approche indispensables seront prudemment soustraites aux enquêteurs de Lilliput(2) » qui voudraient, dans le gruau de la vie, nous ôter le goût du pain. Du Savoir Secret de Pétra, si secrète, toute à son petit monde qui se dispute avec les mouches, toute au miracle de la multiplication de ses vibrions qui mangent la mie pour laisser la croûte, au hasard de la vie domestique, je ne dirai rien.

Daniel Sardet

1 Tristan Tzara, la Pétrification du pain. Cahiers Libres, 1933.
2 Eugène Canseliet, L’hermétisme dans la vie de Swift et dans ses voyages, Fata Morgana, 1983.
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